Avez-vous remarqué qu'à chaque fois qu'on parle de "Pulaaku" sur les médias sociaux, les uns les autres, comme je viens de faire, l'illustrent par l'image de la ruralité ou bien par la grâce pittoresque de la femme idéale peule.

Quoi que l'on en dise, en aucun moment dans les clips de musique, le processus de la vie urbaine d'aujourd'hui est mis en valeur.

C'est toujours l'habitat rural que nous mettons en scène comme représentation du Pulaaku. Ainsi donc ça affecte beaucoup la manière dont les Fulbe sont perçus.

Je ne suis pas contre mais je veux bien m'assurer qu'on se comprenne par rapport à cette histoire de communication à y bien réfléchir. 

Peut-être que nous nous imaginons toujours dans l'espace idéal des villages des temps anciens avec les verts pâturages, larges et fertiles, inondés de lumière, de paix, de splendeur.

Au temps de l'« âge d'or » où régnait l'harmonie sociale, l'équilibre parfait avec l'unité et l'authenticité de la vie dans une société sobre et plurielle.

Et nous cédons souvent à la nostalgie de ce lointain passé de gloire qui malheureusement ne reviendra plus.

Le colon avec son système lugubre est passé par là et ne veut vraiment plus partir. 

Aujourd'hui, il s'agit de se reconstruire au milieu de l'intranquillité, d'aller au-delà des idées reçues, de s'ouvrir grandement au nouveau monde, de s'enrichir des différences, mais aussi de trouver notre place dans la société moderne, s'insérer en grand nombre dans la trame de la vie socio-politique locale, nationale, régionale, et internationale, briser les barrières, toutes les frontières derrière lesquelles les enfants de notre continent ont été limités et enfin se faire sa place au soleil.

Ce n'est qu'une question de temps, de volonté, de vision et d'organisation. Yo Alla wallu ! Mi yetti on ! 

- Dian Diallo 

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